Le numérique fait avancer la recherche contre le cancer du sein
Publié le 5 octobre 2020

Le numérique fait avancer la recherche contre le cancer du sein

Chaque année, le mois d’octobre est marqué par une grande campagne de sensibilisation du cancer du sein. Durant cette période appelée « Octobre Rose », l’association Ruban Rose et d’autres structures s’organisent pour informer, dialoguer et mobiliser les femmes. Si aujourd’hui le cancer du sein figure parmi les pathologies graves les plus répandues, de nombreuses innovations numériques participent à améliorer la prévention et les soins.

En 2017, on recense près de 60 000 nouveaux cas de cancer du sein en France. Touchant près d’une femme sur huit, il s’agit de l’un des cancers les plus répandus chez les femmes. Pour autant, on comptabilise tout de même près de 500 cas par an chez les hommes, ce qui représente 0,5% du total des cancers masculins.

Chaque année, cette pathologie est responsable d’environ 12 000 décès. Un chiffre encore bien trop élevé, qui souligne la nécessité de faire progresser la recherche.
Aujourd’hui, la fibre optique permet d’inventer de nouvelles méthodes de dépistage afin de prévenir le plus tôt possible des tumeurs cancéreuses. Certaines d’entre elles sont métastatiques, c’est-à-dire qu’elles peuvent se détacher pour se propager ailleurs dans le corps. Il y a donc un risque important de généralisation, qui une fois de plus, démontre que le dépistage est essentiel.

 

Mieux prévenir le cancer du sein

L’ensemble des spécialistes s’accordent pour dire que plus le cancer est détecté tôt, plus il pourra être observé et traité en conséquence. La probabilité d’un traitement lourd diminue grandement, en raison de l’anticipation des interventions médicales.

En ce sens, plusieurs entreprises s’attèlent à élaborer des outils de prédiction du cancer. La société iCAD, spécialisée dans les technologies médicales, est l’une d’entre elles. Son dispositif ProFound Al Risk a pour but de prévenir le cancer à court terme. Fonctionnant sur la base d’une intelligence artificielle, le logiciel évalue les risques de contracter la maladie sur deux ans, à savoir la durée moyenne entre deux mammographies.

ProFound Al Risk combine l’âge du patient, la densité mammaire ainsi que les variations mammographiques pour établir une estimation des risques. L’évaluation comprend quatre catégories de risque (bas, moyen, élevé, très élevé) sur lesquels les radiologues vont se baser afin de personnaliser le suivi des patients. En fonction du risque, les individus se verront prescrire des examens complémentaires dans le but d’élaborer le meilleur traitement possible.
L’outil est d’ores et déjà testé en Europe et aux États-Unis par des radiologues. Couplé avec d’autre appareils de mammographie ou de tomographie, cet outil se révèle être un véritable support d’aide aux spécialistes de la santé.

Le cancer est l’une des maladies qui questionne le plus le milieu médical. A ce jour, la majorité des traitements qui lui sont destinés engagent de longs processus. Aussi, de nombreux grands groupes ont orienté leurs recherches pour détecter le plus tôt possible les premiers signes du cancer.

L’entreprise DeepMind, par exemple, développe depuis plusieurs années une intelligence artificielle capable de repérer sur les radiographies, les tumeurs cancéreuses du sein. La filiale du groupe Alphabet (groupe Google) s’est même fixée l’objectif de dépasser les diagnostics des médecins grâce au Machine Learning.
Cette technologie numérique permet aux ordinateurs d’apprendre en autonomie. Ce type de processus a l’avantage de réaliser des prédictions en formulant des statistiques, à partir des données accumulées par son expérience. Pour ce faire, la fibre se révèle être indispensable dans l’échange de flux d’informations. Bien plus performante que l’ADSL, elle permet aux intelligences artificielles de pouvoir apprendre sans limiter les quantités de données emmagasinées.

L’avantage du Machine Learning dans l’usage médical est qu’il se montre très efficace dans l’études de larges ensembles de données. Sur la base de plus de 30 000 mammographies, le logiciel de DeepMind a pu s’entraîner à analyser et diagnostiquer le cancer du sein.
Contrairement à cet algorithme, les médecins se servent des antécédents de leur patients pour établir une évaluation. Toujours en phase de test, l’outil de DeepMind s’est déjà révélé jusqu’à 11,5% plus performant que les spécialistes de la santé. Cependant, il n’a pas vocation à remplacer les médecins. Bien au contraire, l’outil a été conçu pour s’allier aux professionnels, de manière à réduire au maximum la marge d’erreur (20% en terme général) dans la détection des cancers du sein.

 

Des traitements moins lourds et plus efficace

Si le numérique est capable de mieux prévenir le cancer du sein, il se trouve également être un utile durant la phase de traitement.

Dans les processus de radiothérapie, par exemple, l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) s’est dotée d’un robot pour traiter plus efficacement les cancers du sein, des os, du foie et du poumon. L’appareil CyberKnife S7, élaboré par l’entreprise Accuray, sera officiellement inauguré par la structure médicale marseillaise en octobre 2020, pendant le mois dédié à la lutte contre le cancer du sein.

Ce bras robotique permet de traiter les tumeurs par radiothérapie stéréotaxique ou radiochirurgie. Le robot émet des rayons de petites tailles qui interagissent avec les cellules cancéreuses. Ceux-ci fragmentent leur ADN afin d’en altérer le fonctionnement. Les médecins ont la possibilité d’augmenter l’intensité du traitement, tout en conservant une précision de traitement. L’orientation des rayons s’adapte aux formes des organes grâce à un détecteur de mouvements, de manière à cibler précisément la zone malade et à ne pas toucher les tissus sains.

Pour la plupart des appareils de radiothérapie, les rayons peuvent parfois toucher involontairement les tissus connexes. CyberKnife S7, repose quant à lui sur une intelligence artificielle qui lui permet de s’autoguider. Ainsi, bras robotique est capable d’adapter son travail par rapport aux mouvements et à la respiration de l’individu. « La machine apprend au fur et à mesure qu’elle traite le patient. On suit la tumeur en temps réel et l’appareil bouge en même temps que le patient. » confie le chef du département de radiothérapie de l’AP-HM.

Déployée dans de nombreuses structures de santé, la fibre permet l’acquisition de nouveaux équipements médicaux. Avec un suivi en temps réel et l’intégration de nombreux algorithmes, CyberKnife S7 nécessite une connexion Très Haut Débit pour être au maximum de ses capacités. La fibre est une solution sans égale qui permet de réduire les séances de radiothérapie grâce à l’efficacité des outils numériques. Ainsi, le bras robotique d’Accuray se montre bien plus performant et rapide que les autres appareils.

 

Accompagner les patients dans le suivi de leur traitement

De manière générale, la vie d’un individu atteint d’un cancer comporte de nombreux changements. Un suivi régulier est nécessaire pour constater l’évolution de la maladie, et améliorer le bien-être des patients. Dépassant les contraintes géographiques et temporelles, le digital est une véritable opportunité pour répondre aux nouveaux besoins du secteur médical.

Développé par Voluntis et Roche Pharma France, l’outil Zemy a la volonté d’accompagner les femmes atteintes du cancer du sein. Cette solution digitale permet aux patientes de renseigner leurs symptômes directement via l’application. Grâce à un algorithme, la plateforme leur fournira des recommandations pour limiter les effets indésirables de la maladie et du traitement.

Zemy se concentre ainsi sur le bien-être de ses patients en leur offrant une aide personnalisée en toute autonomie. « Les algorithmes permettent d’évaluer en temps réel la gravité de ces symptômes et d’apporter au patient des recommandations adaptées à sa situation, mais aussi des conseils personnalisés (activité physique, nutrition, soins de support…). ZEMY a aussi pour objectif de prévenir l’évolution péjorative des symptômes grâce à un système d’identification des patients nécessitant une action de la part de leur équipe soignante. En cas de situation critique, ZEMY invite le patient à composer ses numéros d’urgence qui ont été enregistrés lors de la consultation initiale. » explique Christine Lhomel, Responsable opérations médicales et relations scientifiques chez Roche Pharma France

Cette démarche vient s’inscrire dans la stratégie nationale e-santé 2020 pour accompagner les professionnels de la santé dans la transition digitale. En ce sens, l’émergence d’assistants médicaux connectés comme Zemy permet de réinventer le suivi médical.

 

Le numérique ne cesse de prendre de l’ampleur dans les métiers de la santé. Désormais indispensable, il intervient à la fois dans la prévention du cancer du sein, le traitement et le suivi des patients. En près de 15 ans, le taux de mortalité du cancer du sein a nettement diminué. Cette amélioration s’explique par un meilleur dépistage, mais surtout par le développement d’outils connectés. Par sa capacité technologique unique, la fibre optique permet de faire avancer la science et de trouver de nouvelles pratiques médicales toujours plus innovantes et efficaces.

 

 

 

Charlotte B.

 

 

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