Insuffisamment informés selon l’Arcep, les internautes peuvent compter sur le « gendarme des télécoms » pour connaître avec exactitude le débit réel dont ils bénéficient à la maison.
L’autorité regrette, en effet, que les opérateurs soient « peu homogènes », ce qui ne permet pas « de faire de la performance un réel critère de choix de fournisseur d’accès internet ». C’est également ce que confiait Sébastien Soriano, directeur de l’Arcep, à la rédaction de 01net.com, en ces termes : « aucun comparateur fixe n’était au niveau jusqu’à maintenant et capable d’apporter une information pertinente pour les utilisateurs ».
Aussi, afin de faire toute la lumière sur les performances annoncées par les Fournisseurs d’Accès Internet (FAI) dans l’Hexagone, l’autorité « a initié une démarche de co-construction regroupant acteurs de la mesure, opérateurs et chercheurs » ayant abouti sur l’élaboration d’un Code de conduite, présenté le 20 décembre 2018. Son objectif : « déterminer la qualité de service ou d’expérience d’internet ».
A ce jour, cinq outils de mesure ont déjà signé ce Code de conduite relatif à la qualité de l’Internet fixe et mobile : nPerf, Speedtest UFC-Que Choisir, DébitTest60, 4GMark et enfin IPV6-test.
Il se divise en deux volets. Le premier est relatif aux « protocoles de test » permettant de mesurer le « débit montant ou descendant » (c’est-à-dire la vitesse d’envoi et de réception des données), la « latence » (ou délai de transmission), le « téléchargement de page web et de lecture de vidéo en streaming ». Des protocoles considérés conformes du moment que certains « critères de transparence » sont rendus publics. L’Internet étant envisagé comme un « bien commun », ces derniers sont respectivement censés permettre à tout tiers de pouvoir « analyser les résultats » soumis par l’outil. In fine, comme le souligne le directeur de l’Arcep, ces critères permettent de parfaire le « niveau d’information » des internautes et ainsi de mieux les éclairer.
Pas moins de huit critères de transparence, par exemple, concernant le « débit montant ou descendant » comme la durée du test (qui s’arrête au bout de 10 secondes, soit 500 Mo de données téléchargées), la version du protocole utilisée pendant le test (IPv4 ou IPv6, de l’anglais « Internet Protocol version ») ou encore l’explication des indicateurs affichés, comme « la formule utilisée pour calculer » le débit. Cliquez ici pour consulter l’ensemble des critères.
Pour plus de clarté, les outils de mesure ayant manifesté leur adhésion au Code de conduite, devront également indiquer certaines caractéristiques concernant les serveurs de test utilisés (comme leur « emplacement physique » ou encore leur « capacité à effectuer des tests en IPv6 »).
Le second volet est relatif à la manière dont les résultats (ou « publications agrégées ») des tests sont restitués. En ce sens, chaque outil devra indiquer « la période couverte par la publication », « le nombre de mesures regroupées sous les chiffres (…) présentés sous la forme d’un podium inter-technologies ou inter-opérateurs » ainsi que le ou les facteurs capables de biaiser « l’analyse des catégories comparées (fournisseurs d’accès internet, technologies etc.) ». Cette restitution tient compte de différents « critères de robustesse », également appelés « bonnes pratiques associées », permettant de « garantir la comparabilité » desdits résultats. Concernant :
Tout tiers peut ainsi « juger de la fiabilité des résultats présentés ».
En outre, ce Code incite les outils de mesure à plus de transparence quant aux choix méthodologiques des tests et à abandonner des pratiques semble-t-il douteuses, en matière de « protocole de test » et de « publication des résultats ». Il sera enrichi dans ses futurs versions par les différents chantiers en cours menés par l’Arcep (comme la lutte contre la fraude par exemple).
Ayant par ailleurs constaté, qu’il soit « à ce jour impossible techniquement pour un outil web de connaître avec certitude la technologie d’accès (cuivre, câble, fibre, etc.) sur laquelle » le test a été réalisé, l’Arcep a donné le coup d’envoi, en début d’année, du développement d’une API (en anglais, « Application Programming Interface »). Elle permettra de transmettre les informations constitutives de la « carte d’identité de l’accès » (comme la technologie d’accès, le débit souscrit ou encore la qualité du Wi-Fi), et serait « implémentée directement dans la box des opérateurs ». Son accès serait uniquement réservé aux outils respectueux du Code de conduite. Rien à voir cependant avec un quelconque mouchard, comme le précise l’Arcep, puisque l’échange de ces informations devront se faire « dans le plein respect de la vie privée ».
Afin d’assurer un délai de déploiement raisonnable, l’Arcep a exigé des opérateurs qu’ils :
Première mondiale, cette application incarne pour son directeur « un véritable Yuka de l’Internet » !
Adeline M.