La mobilisation numérique derrière le Covid-19
Publié le 28 avril 2020

La mobilisation numérique derrière le Covid-19

Alors que les Français demeurent toujours confinés chez eux, les initiatives solidaires se multiplient sur tout le territoire. Par le biais du numérique, les entreprises et particuliers créent de nouvelles solutions pour lutter contre l’épidémie. 

Cette crise sanitaire a provoqué le gel d’une partie de l’économie mondiale : limitation des importations et exportations, chaine de production à l’arrêt… Si des répercussions se font sentir dans tous les secteurs d’activités, c’est bel et bien le domaine de la santé qui inquiète le plus.
Face à un afflux massif de malades, la France manque de matériel médical. Gel hydroalcoolique, masque, respirateurs… la demande a explosé depuis le début de la pandémie. Le personnel soignant tente de trouver des alternatives pour soigner et se protéger du virus.

Véhiculée dans les médias, la situation alarmante a fait naître un véritable mouvement de solidarité.  Si les applaudissements quotidiens témoignent du soutien apporté aux soignants, le web regorge quant à lui d’une multitude d’initiatives concrètes.

 

L’action solidaire à portée de clic

Portées par les réseaux sociaux, les actions d’entraide sont devenues virales. De nombreux appels aux dons et cagnottes spontanées ont fait leur apparition sur internet. Leur objectif est simple : collecter un maximum de fonds pour fournir du matériel aux hôpitaux et faire avancer la recherche médicale.

À Montpellier, les donateurs ne manquent pas d’imagination ! Afin de compléter la cagnotte des établissements de soins, certains particuliers lancent des compétitions de jeux vidéo ou des challenges entre sportifs !

L’avènement de la fibre optique permet à chaque français de contribuer à ces belles initiatives. Le déploiement du Très Haut Débit partout en France corrige les inégalités d’accès à internet, en accordant la priorité aux zones blanches. Plus que jamais, les individus ont besoin du numérique pour travailler, rester en contact avec leurs proches, effectuer leurs achats à distance et se fédérer autour d’un mouvement uni et solidaire.

Du côté des entreprises, plusieurs d’entre elles organisent des ventes aux enchères au profit du personnel soignant.
La célèbre maison de vente aux enchères PIASA a pris la décision de mettre en vente près de 370 œuvres, sur internet. La vente regroupait des œuvres artistiques avec des prix débutant à 200€ pour cibler toutes les bourses. En moins de 48h, l’organisme a permis de récolter 2 417 400 euros qui serviront à acheter du matériel médical.

Une autre initiative, menée par des vignerons cette fois-ci, se déroulera du 27 avril au 7 mai. Sur le site Idealwine, plus de 800 grands crus seront proposés aux enchères. Les frais d’achats prélevés lors de la vente seront reversés aux hôpitaux pour combler les besoins urgents.

 

Les imprimantes 3D viennent créer du matériel d’urgence

Le secteur de la santé fait face à de nombreuses difficultés. Bien que les dons et collectes de fonds permettent aux hôpitaux de passer commande pour du matériel neuf, les fournisseurs sont saturés et les délais d’attente peuvent être longs.

Pour remédier à ces contraintes, il a fallu trouver des solutions d’urgence pour s’approvisionner en protection et matériel respiratoire. L’impression 3D s’est imposée comme la solution la plus appropriée au contexte.

Dans le cas de l’AP-HP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris), près de 60 imprimantes 3D sont consacrées à la fabrication du matériel demandé, d’après un dispositif homologué et validé scientifiquement.
Baptisé « 3D COVID » le projet est rendu possible par les contributions d’industriels français. Parmi les équipements, on retrouve des visières de protections, des valves, des respirateurs, du matériel d’intubation, etc. Jusqu’à 300 objets sont imprimés par jour grâce à la mutualisation des plans 3D sur toutes les machines.

Dans toute la France, de nombreux autres industriels ont pris la décision de revoir leur fabrication pour aider le personnel soignant. C’est le cas de Décathlon, qui a adapté son masque de plongée Easybreath pour le brancher à un respirateur. Même si la firme n’a pas de lien direct avec le secteur de la santé, des compatibilités entre le produit et le matériel médical ont été mis en valeur par des médecins italiens. Avec la contribution de la start-up Isianova et celle de Décathlon, une valve a pu être modélisée et imprimée en 3D pour adapter le masque de plongée au respirateur. Les plans de cette valve sont en libre accès, permettant à n’importe quelle structure de santé de l’imprimer.

 

Des collectivités locales et des particuliers ont également souhaité proposer leur aide. En mettant à disposition leur fablab (contraction de fabrication et laboratoire), ces « makers » font tourner leur imprimante 3D au profit du personnel médical et des particuliers ne bénéficiant pas de masque. Bras-sur-Meuse, le village le plus connecté de France, s’est porté volontaire pour fabriquer des visières de protection gratuitement à tous ses habitants. Une manière de protéger sa population des projections de gouttelettes pour tous ceux qui n’ont pas accès aux masques.

 

Les initiatives se multiplient pour venir en aide au personnel de santé. Le manque crucial de matériel joue un rôle déterminant sur les capacités de soins, c’est pourquoi il est impératif de trouver des solutions d’urgence. Qu’il s’agisse de cagnottes, collecte de fonds, vente aux enchère ou impression 3D, le numérique joue un rôle fédérateur et solidaire dans cette situation de crise. Le déploiement de la fibre optique permet de gommer les inégalités d’accès à internet, et offre la possibilité à chacun d’apporter son aide, matérielle ou non, aux services de santé.

 

Charlotte B.

 

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