Confinement : le numérique désormais indispensable aux commerçants, artisans et restaurateurs
Publié le 16 novembre 2020

Confinement : le numérique désormais indispensable aux commerçants, artisans et restaurateurs

Plus de deux semaines après le début du reconfinement annoncé par Emmanuel Macron, la population est toujours aussi inquiète quant à l’évolution de l’économie nationale. Si les commerces non-essentiels en sont les premiers impactés, le numérique offre plusieurs alternatives pour poursuivre leur activité.

 

Pour faire face à cette deuxième vague de Covid19, les portes des librairies, magasins de prêt-à-porter, et autres commerces jugés non-essentiels devront rester fermées. Cette décision prise par le gouvernement a pour but de limiter les déplacements physiques et ainsi la circulation du virus. Pour autant, c’est un véritable coup dur pour les petits commerçants et les restaurateurs. À nouveau contraints de ne pouvoir ouvrir au public, ces établissements y voient une perte conséquente de leur chiffre d’affaires. Aussi, c’est toute la pérennité de l’activité qui est remise en question : comment faire pour évoluer dans un contexte sanitaire incertain ?

À l’approche de Noël, la période la plus rentable de l’année, l’inquiétude se fait sentir. Les TPE et PME restées fermées craignent que leur clientèle se dirige vers les géants du e-commerce. En effet, durant le premier confinement, une partie des consommateurs a privilégié la vente sur internet. Afin d’éviter un tel schéma et de permettre aux petits commerçants de rester actifs, plusieurs solutions s’offrent à eux.

 

La présence sur le web : une transformation à long terme

Cette seconde vague de l’épidémie était crainte par la majorité des Français, autant sur le plan sanitaire qu’économique. Les pratiques de consommation et l’organisation de nombreuses entreprises continuent d’être bouleversées, et cette tendance pourrait bien se prolonger sur le long terme.

En ce sens, la présence des PME et TPE sur le web reste indispensable pour maintenir un lien avec leur clientèle. C’est grâce au site internet et aux réseaux sociaux des entreprises qu’elle pourra le plus facilement rester informée sur les horaires d’ouverture ou avoir recours au service client. Ils assurent également un lien direct avec les consommateurs puisqu’ils permettent directement d’échanger avec eux par le biais d’une messagerie instantanée, d’un ChatBot ou encore d’un formulaire contact.

Si le web est utile pour communiquer, c’est également un excellent canal de vente. En pleine expansion, le e-commerce représente aujourd’hui près de 20% du total des ventes. S’affranchissant des contraintes physiques, la commande sur internet va, entre-autre, permettre de se substituer aux commerces fermés pendant le confinement.

Par ailleurs, le gouvernement a évoqué son soutien à toutes les initiatives numériques qui permettront aux PME et TPE de poursuivre une activité. Le site clique-mon-commerce.gouv.fr permet d’offrir une solution personnalisée aux artisans, commerçants et restaurateurs en fonction de leurs besoins et de leur secteur géographique.
Il recense une liste d’acteurs utiles à l’élaboration d’une boutique en ligne, la proposition d’une livraison, la mise en place d’un paiement en ligne, etc. Le gouvernement souhaite accompagner cet outil d’un chèque numérique de 500€ pour encourager les professionnels à avoir recours à ces solutions digitales. 

Pour autant, l’ouverture d’une boutique en ligne ou la souscription à une plateforme de vente telle qu’Amazon ou Ebay peut effrayer les commerçants. D’une part, il y a la contrainte financière : la création d’un module de vente en ligne sur son site est assez onéreuse, tandis que les places de marché prennent une commission aux vendeurs. D’autre part, la méconnaissance du e-commerce en général freine considérablement les commerçants à choisir ce type de solutions. Ils préfèrent ainsi s’orienter vers le click and collect, un système plus accessible et facile à mettre en œuvre.

 

Les commerces adoptent le click and collect

Le canal digital joue un rôle fondamental dans la transformation et la survie de nombreuses activités économiques. En ce sens, le click and collect est d’ores et déjà la solution la plus courante chez les TPE et PME commercialisant des biens. En réaction aux locaux fermés au public, il permet l’achat en ligne et le retrait des commandes directement sur place. La distanciation sociale est ainsi respectée en évitant l’affluence des clients dans les boutiques.

Ce dispositif peut être mis en place par n’importe quel commerce grâce à un choix de supports variés : les clients peuvent adresser leur demande sur le site internet de l’entreprise, les réseaux sociaux, une plateforme dédiée ou encore par téléphone. Lors du premier confinement, de nombreuses start-up ont vu, à travers le click and collect, une alternative aux géants du e-commerce et une solution pour alimenter le commerce local.

Certaines agglomérations ont même noué des partenariats avec ces start-up pour proposer gratuitement des services en ligne aux commerçants. C’est par exemple le cas de la ville d’Issy-les-Moulineaux qui collabore avec SoLocal . Les professionnels présents sur PagesJaunes pourront être référencés sur l’interface et bénéficier d’une palette d’outils pour les accompagner dans leur transition numérique.

Par ailleurs, les plateformes de click and collect Paris Librairie et Place des Libraires ne cessent de voir leur nombre d’adhérents grimper : le principe est toujours très simple avec la fixation d’un rendez-vous pour récupérer les ouvrages en boutique. Quant aux fleuristes, ils s’orientent vers des sites tels que Sessile, qui leur permet de livrer à proximité de leur boutique. Globalement, on assiste à une grande réactivité de la part des commerçants grâce à la démocratisation des solutions digitales.

Même avec peu de connaissances dans le milieu de la vente en ligne, n’importe quelle TPE ou PME peut se lancer dans le click and collect. Pour gérer les commandes, seul un ordinateur muni d’une bonne connexion internet suffit. En ce sens, de nombreuses entreprises ont fait le choix de se raccorder à la fibre optique pour sa rapidité et sa large bande passante. Elle confère aux commerces une certaine agilité, notamment par la mise en place d’outils de gestion en temps réel, adaptés à leurs besoins.

Le déploiement de la fibre partout en France vient consolider la transition digitale des artisans et commerçants. Ce plan d’action national réduit les inégalités d’accès à internet pour offrir, à tous, une connexion Très Haut Débit.

 

Les restaurateurs se tournent vers la vente à emporter

Les restaurateurs ont largement été fragilisés par le premier confinement. Dès lors, cette seconde vague s’annonce comme nouveau coup dur, dont beaucoup craignent des pertes trop importantes. Si rien ne remplacera l’activité physique des restaurants, nombreux sont ceux qui s’orientent vers la digitalisation. En assurant une continuité de service, le numérique pourrait bien limiter les pertes des professionnels.

À l’instar des artisans et commerçants, la communication sur le web est essentielle : site internet, réseaux sociaux… La clientèle doit être informée que les établissements proposent la vente à emporter.
Ces restaurants ouverts font le bonheur du voisinage mais aussi des travailleurs, plus spécifiquement ceux qui n’ont pas la possibilité de télétravailler ou de manger chez eux.

En ville, la livraison séduit beaucoup. Deliveroo constate que 90% des professionnels inscrits maintiennent leur ouverture. Chez Just Eat, Uber Eats ou d’autres sites de livraison, on note partout une hausse des restaurants adhérents et des commandes clients.

Dans les zones rurales, le retrait des plats sur place est privilégié, faute d’un manque de service de livraison. Cependant, la population semble jouer le jeu pour soutenir la restauration locale. Certains établissements innovent comme le Vivarais à Vals-les-Bains en proposant un menu complet avec pâtisseries et vins. D’autres transforment leur restaurant en épicerie « click and collect », avec des produits rares ou confectionnés sur place. Quelle que soit la stratégie choisie par les restaurateurs, les clients continuent de faire vivre les métiers de la bouche via les commandes en ligne.

 

Lors du premier confinement, 46% des entreprises ont été contraintes de fermer, faute d’informations quant aux alternatives possibles. Avec l’aide de l’Etat, le numérique a permis d’opérer une nouvelle organisation du travail tout en respectant les mesures sanitaires en place. Si on recense une augmentation des sites de e-commerce ou des vendeurs sur les places de marché en ligne, c’est pourtant le click and collect qui séduit le plus les commerçants et artisans. Flexible et facile à mettre en œuvre, il s’adapte à tous les commerces quels que soient leur taille et leurs moyens. Les restaurateurs poursuivent, quant à eux, leur activité grâce à la vente à emporter et la commande en ligne. D’après l’étude Solocal parue cet automne, 80% des entreprises considèrent que leur relance économique se poursuivra par une accélération de la digitalisation de leur secteur. Ainsi, le déploiement de la fibre optique s’illustre comme un pilier majeur de notre économie, permettant à tous de profiter de nouvelles solutions marchandes.

 

 

 

Charlotte B.

 

 

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