Améliorer la sécurité au travail grâce au numérique
Publié le 23 novembre 2020

Améliorer la sécurité au travail grâce au numérique

La sécurité des salariés est une priorité pour les entreprises. Avec plus de 655 000 accidents déclarés en 2019, il est essentiel de renforcer la prévention et la réactivité des interventions. Adopté par les secteurs à moyens et hauts risques, voici comme le numérique contribue à améliorer la sécurité au travail. 

 

Le dernier rapport de l’Assurance Maladie révèle une légère hausse des accidents professionnels en 2019 (+0,6%). Si ce chiffre s’explique en partie par l’augmentation du nombre de travailleurs (+2%) les entreprises doivent rester vigilantes et continuer de se concentrer sur les conditions de travail de leurs salariés.

La fréquence des accidents, elle, s’établit à 33,5 pour 1 000 salariés, soit un niveau stable depuis plusieurs années. Bien que ce score soit historiquement au plus bas, les sociétés envisagent de poursuivre cette réduction des risques grâce à l’acquisition de nouveaux outils numériques.

 

La formation pour ancrer les bons gestes

Si les accidents du travail ont lieu dans tous les secteurs d’activité, l’industrie et le BTP demeurent particulièrement touchés, en raison des nombreux métiers à risques qu’ils comprennent. Ces sinistres ont des conséquences humaines qui peuvent être graves, voire fatales.

En ce sens, il est important de prévenir des dangers en accentuant la politique de formation. Près 53% des accidents sont dus à des erreurs de manutentions. Les salariés peuvent ainsi apprendre à effectuer les bons gestes et à repérer les situations à risques grâce à des modules innovants, plus proches de la réalité.

Habituée des métiers de l’industrie, la start-up Farsight s’est intéressée de plus près aux risques physiques auxquels sont exposés les ouvriers. En 2016, elle s’est lancée dans la réalisation de formations en réalité virtuelle.  « Nous cherchions des solutions pour permettre à un utilisateur de pouvoir interagir dans un environnement de 3 mètres par 3 ce qui correspond à la place qu’occupe un technicien qui travaille dans un univers industriel » explique Melchior d’Argentré, fondateur de l’entreprise.
Via un casque virtuel, le salarié est immergé dans une situation quotidienne afin de revoir les pratiques sécuritaires. Il peut aussi être confronté à des éléments perturbateurs comme un collègue blessé ou une panne de machine, dans le but de parer les imprévus.

Farsight travaille notamment avec Enedis. Chaque client nécessite un grand travail de documentation pour reconstituer l’environnement virtuel et y rendre l’expérience la plus immersive. Ce type de formation est une réelle plus-value pour les entreprises. Sensibilisés, les salariés anticipent et évitent les accidents. Les acteurs du BTP et de l’industrie en tirent donc un bénéfice humain mais également financier (arrêt maladie, enquête du sinistre, dégradation matérielle…)

 

Il est du devoir des entreprises de tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité des collaborateurs. C’est sur ce principe que le groupe Danone a développé des modules de formation immersifs, à base de vidéo 360°. En collaboration avec la start-up Uptale, la firme agroalimentaire a imaginé des formations aux mesures de sécurité interactives et innovantes.  En effet, les laboratoires de recherche et développement sont encadrés par un protocole strict. La visite virtuelle permet alors de visualiser directement l’environnement sans avoir à se rendre sur place ou à reproduire une maquette physique.

Les visites et la réalité virtuelle comportent de nombreux avantages. Pour les grands groupes comme Danone, ces supports sont facilement déclinables dans plusieurs de leurs sites, et ne tiennent pas compte des contraintes géographiques. La formation est mobile, personnalisable et économique.

Les avancées technologiques ont abouti à des outils de pointe, au plus proche du réel. Avec le déploiement de la fibre optique en France, les outils de réalité virtuelle continuent de se démocratiser dans le milieu professionnel. Grâce à ses capacités d’échanges de données, la fibre ouvre le champ des possibles en termes d’environnement virtuel, de fonctionnalités et de sensations pour former les salariés. Sa rapidité et sa fluidité permettent aux collaborateurs de vivre une véritable expérience, avec une meilleure mémorisation des gestes sécuritaires.

 

De nouveaux outils qui préviennent des accidents

Le secteur du bâtiment est enclin à de nouveaux enjeux. Le défi démographique et le changement climatique obligent les constructeurs à innover et tenir un cahier des charges strict.
Les délais sont plus courts, les constructions plus complexes ce qui peut entrainer une forte pression sur le personnel de chantier.

Le BTP est incontestablement le secteur d’activité qui compte le plus d’accidents au travail, ce qui fait de la sécurité un enjeu permanent. L’objectif est de réduire les risques à l’aide d’outils de supervision comme Novade. Ce module HSE (hygiène, sécurité, environnement) permet de centraliser les informations clés comme les habilitations du personnel, la progression du chantier, les visites prévues, etc. Disponible sur mobile et tablette, l’application affiche les données en temps réel afin de gagner en agilité. Si un accident a lieu, il est instantanément signalé à toutes les équipes dans le but de prévenir l’arrivée des secours et de limiter d’autres accidents potentiels.

Novade intègre également un outil d’analyse en faveur de la prévention des zones à risques. Sur la base d’une intelligence artificielle, ce dispositif est capable de jauger le niveau de risque encouru par le personnel avec l’objectif de sécuriser la zone avant toute intervention. « Notre équipe de collaborateurs s’implique au quotidien pour qu’un jour nous parvenions à prévenir les accidents importants sur les chantiers » précise Bruno Suard, Président Europe de Novade.

En optant pour la transition numérique de son secteur, le BTP se veut plus sûr pour ses travailleurs. En dehors de la supervision commune à presque tous les chantiers, d’autres outils commencent à faire leur apparition pour prévenir les accidents.
Les semelles connectées, par exemple, sont capables de détecter une chute et d’envoyer une alerte géolocalisée aux secours.

L’utilisation de drones est elle aussi de plus en plus récurrente. Sur des chantiers BTP mais aussi sur des pipelines pétroliers, à proximité du trafic routier et des voies ferrées, ces outils connectés sont parfaitement adaptés aux missions de surveillances et d’analyse des risques. La SNCF utilise régulièrement les drones de la société Altametris afin d’inspecter ses infrastructures pour visualiser d’éventuels défauts, même de taille inframillimétrique. Un contrôle qui se révèlerait fastidieux sans l’aide de la technologie, et qui permet à la SNCF de gagner du temps et d’améliorer la sécurité de ses voies ferrées, des trains et des bâtiments.

 

La transition numérique des entreprises est aujourd’hui indispensable pour prévenir des accidents du travail. À l’essence-même de l’éthique professionnelle, la sécurité est un enjeu qui doit en permanence faire l’objet d’améliorations. Accentuée par le déploiement de la fibre optique, l’évolution technologique engendre de nouvelles manières de se former : la réalité virtuelle et les visites en 360° permettent aux salariés d’évaluer leurs réflexes dans un environnement fictif. Les outils de supervision, les drones ou encore les semelles connectées viennent quant à eux renforcer la vigilance pendant les heures de travail. En pleine démocratisation, ces outils démontrent la volonté des entreprises de protéger toujours plus efficacement leurs effectifs.

 

 

 

 

 

 

Charlotte B.

 

 

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