Le gouvernement lance un plan d’inclusion numérique
Publié le 30 novembre 2020

Le gouvernement lance un plan d’inclusion numérique

La crise sanitaire a mis en valeur la nécessité du numérique dans notre société. Si, auparavant, il occupait déjà une place prépondérante, il se révèle aujourd’hui indispensable pour les particuliers, entreprises, associations et collectivités. Bien que la fibre continue de se déployer partout en France, une inégalité semble persister auprès de certains Français : l’illectronisme.

 

L’abonnement internet est devenu l’exigence numéro un des Français pendant les périodes de confinement. Avec la mise en place de la distanciation sociale, communiquer, travailler, consommer et se divertir passent principalement par nos objets connectés. Qui dit objets connectés dit qualité de connexion, sans quoi nos usages risquent d’être ralentis, voire interrompus !

En ce sens, les demandes de raccordement à la fibre optique ont explosé depuis la mi-mars, avec un nouveau pic observé fin octobre. Ce fil de verre transparent est la technologie qui permet d’avoir le meilleur débit internet : les offres débutent généralement à partir 100 Mb/s pour atteindre jusqu’à 1Gb/s. La fibre permet ainsi de faire bénéficier toute la famille d’une connexion Très Haut Débit rapide et stable. Pratique lorsqu’on est plusieurs à travailler à la maison ou qu’on utilise différents appareils en simultané !

En modifiant nos comportements vis-à-vis du numérique, la crise sanitaire a accéléré la transition digitale de notre société. À l’instar des particuliers, les entreprises ont elles aussi développé des solutions connectées pour subvenir à leurs besoins. D’après l’étude Solocal parue en septembre dernier, 80% des entreprises considèrent que leur relance économique passera par une accélération de leur digitalisation. Pour autant, plusieurs professionnels révèlent avoir des difficultés à mettre en place de nouveaux outils comme la vente en ligne, la création d’un site internet, etc.

Cette problématique est en réalité liée à l’illectronisme : le manque de connaissance au sujet du numérique. Car, si aujourd’hui les inégalités d’accès à internet disparaissent grâce au Plan France Très Haut Débit (mesure visant la couverture du territoire en fibre optique d’ici 2022), celles concernant l’usage du web sont encore bien ancrées.

Selon l’INSEE, 17% de la population française serait touchée par l’illectronisme. Ces données entrent également en compte dans la fracture numérique et s’expliqueraient en partie par la zone géographique, la catégorie socio-professionnelle ou encore l’âge. Les personnes de plus de 65 ans sont particulièrement touchées, surtout lorsqu’elles sont isolées. Pour instaurer l’égalité et faire profiter des bénéfices du numérique à tous les citoyens, le Gouvernement s’est engagé dans une stratégie de formation au numérique.

 

Faire de l’inclusion numérique une priorité

À la suite de cette crise sanitaire, l’Etat a jugé nécessaire de déployer un plan d’inclusion numérique. Articulé autour de trois axes, il s’agit de permettre à tous de se familiariser avec les nouvelles technologies.

 

Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités, ainsi que Cédric O, Secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, ont annoncé la mobilisation de 250 millions d’euros afin d’accompagner les Français et de répondre à leurs besoins.

Nécessaire au maintien de l’égalité d’accès aux droits, aux soins, à l’éducation et à l’information, ce plan servira à former et mettre à disposition de la population 4 000 conseillers numériques France Services dans des lieux tels que les mairies, médiathèques, EHPAD…
Ce plan assurera aussi un soutien aux réseaux de proximité qui proposent des activités numériques.
D’autre part, les aidants (agent du service public, travailleurs sociaux, etc) disposeront d’outils simples pour assister les individus et, si nécessaire, les orienter vers des conseillers numériques France Services.

 

Les collectivités locales luttent contre l’illectronisme

Conscientes de l’enjeu de l’inclusivité numérique, certaines collectivités proposent des ateliers d’initiation au numérique. C’est le cas de Brie, et d’autres communes de Seine-et-Marne qui travaillent notamment avec les séniors : « Ils le ressentent comme une sorte d’exclusion et s’aperçoivent qu’il est de plus en plus difficile d’être autonome sans maîtriser les bases de l’utilisation de l’informatique, qui permettent d’effectuer les démarches de la vie courante. Pendant cette période, il était par exemple impossible de faire les démarches auprès de la CAF sans accès Internet. » témoigne Jocelyne Marbotte-Bataille, qui dispense les cours d’informatique.

Bras-sur-Meuse, village le plus connecté de France, est également un exemple à suivre en matière d’inclusion numérique. Dotée d’un FabLab (atelier mettant à la disposition du public des outils de fabrication d’objets comme les imprimantes 3D) et d’une salle informatique, les habitants peuvent venir découvrir et se former aux nouvelles technologies. Du simple envoi de mail à l’impression d’une pièce d’outillage, tous apprennent à perfectionner leurs usages du numérique !

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Ce type d’atelier rencontre un grand succès auprès des riverains. Tous soulignent l’aspect pratique d’internet (e-commerce, messagerie…), en dehors de l’aspect administratif, bientôt totalement dématérialisé. A travers leur médiation numérique, ces collectivités montrent l’exemple et pourront bénéficier d’un soutien financier, humain ou matériel du Gouvernement à travers le plan d’inclusion.

Les collectivités entendent également soutenir les jeunes, afin de répondre aux enjeux pédagogiques actuels et de faciliter leur insertion professionnelle. Aussi, la Région Grand Est a inscrit ses 353 lycées dans un programme inédit : le lycée 4.0. Un choix pédagogique ambitieux puisque désormais près de 192 000 lycéens disposent gratuitement d’un ordinateur portable, dont ils deviendront propriétaire à la fin de leur scolarité. Cependant, le passage au numérique n’est pas synonyme de disparition du papier : les deux supports sont complémentaires et visent un meilleur apprentissage.

 

D’autres projets émergent pour réduire les inégalités

La fracture numérique est la conséquence de trois facteurs principaux : les zones blanches et mal desservies en connexion internet, le manque de connaissances et le manque de matériel.
Si le Plan France Très Haut Débit se charge d’apporter la fibre optique partout en France, le plan de d’inclusion numérique agit lui sur la formation des outils numériques. Le manque de matériel reste ainsi une cause notable de l’illectronisme : les gens ne peuvent pas apprendre et pratiquer sans ordinateur, tablette ou smartphone.

Avec le soutien du Gouvernement, plusieurs initiatives ont vu le jour pour récupérer des objets électroniques et les offrir à bas coût aux personnes dans le besoin.
Lancée par Emmaüs Connect, LaCollecte.tech se veut être la première plateforme solidaire de matériel informatique. Elle collecte les équipements usagés des entreprises, les reconditionne dans ses ateliers, puis les redistribue aux structures sociales à un prix bas. L’initiative est vertueuse, puisqu’à la fin de ces étapes, les entreprises donatrices reçoivent un reçu fiscal, débouchant sur une réduction d’impôt.

Un processus socialement inclusif et écologique, puisque le matériel est réutilisé et revalorisé dans une noble cause. Le Ministère de la transition écologique tient d’ailleurs à montrer l’exemple en donnant 50 ordinateurs à la plateforme. Avec sa nouvelle initiative, Emmaüs vient apporter une réponse concrète à la fracture numérique, en créant des emplois et en œuvrant pour l’accessibilité du matériel informatique.

Des démarches administratives, au divertissement en passant par le commerce en ligne, le numérique occupe une place importante dans notre quotidien. D’ici 2022, l’ensemble du territoire sera couvert en fibre optique afin que tous puissent bénéficier d’une connexion Très Haut Débit. Cependant, une inégalité continue de toucher près de 13 millions de Français : l’illectronisme. Le Gouvernement entend lutter contre ce manque de connaissances numériques afin de corriger les inégalités et de rendre la population plus autonome. Avec la participation des collectivités territoriales et des associations, ce plan d’inclusion lutte contre l’exclusion sociale et ouvre de nouvelles opportunités aux individus à travers tous les usages du digital

 

 

 

Charlotte B.

 

 

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