Jeux vidéo : et s’il était possible d’apprendre en s’amusant ?
Publié le 18 février 2022

Jeux vidéo : et s’il était possible d’apprendre en s’amusant ?

Personne ne peut le nier, l’apprentissage d’une nouvelle discipline demande une participation active, tant sur la compréhension que sur l’assimilation des connaissances. Pour cela, de nombreux élèves expriment des difficultés en cours ou pendant leurs devoirs. Le développement du numérique à l’école ouvre la voie à de nouvelles méthodes d’apprentissage. Et si le jeu vidéo en faisait partie ?  

En 2021, 73% des Français ont déjà joué aux jeux vidéo. Il faut dire que les confinements ont été propices à son expansion, redonnant vie à nos interactions sociales (ou comblant simplement l’ennui !). Enfants, parents et même grands-parents ont profité de ces périodes pour s’y (re)mettre ! Mais si jouer est d’abord un moyen de s’évader et de s’amuser, c’est aussi une façon d’apprendre !

Non vous ne rêvez pas, de récentes études certifient que passer du temps sur nos consoles, smartphones, tablettes et ordinateurs serait bénéfique pour notre activité cérébrale. Et ça tombe plutôt bien, car la France n’a jamais compté autant de joueurs ! Depuis 2013, le déploiement de la fibre optique sur tout le territoire a largement encouragé la pratique des jeux vidéo ! En effet, les zones blanches ou mal desservies bénéficient désormais du Très Haut Débit, très souvent nécessaire pour jouer. Grâce à la puissance de la fibre, les utilisateurs n’ont plus à se soucier de savoir si leur connexion est suffisante pour lancer une partie !

Avec de plus en plus de joueurs, les licences ont également élargi leur catalogue ! Désormais, ce passe-temps populaire s’adresse à tout le monde. Alors que vous soyez expert ou gamer occasionnel, les jeux vidéo ont du bon à vous apporter !

 

Améliorer son savoir tout en s’amusant

Souvent pointés du doigts pour leur mauvaise réputation, les jeux vidéo ont pourtant des effets positifs inattendus. De nombreuses études se concluent par des bénéfices pour notre activité cérébrale. On peut notamment citer les travaux de Tracy Sitzmann, chercheuse à l’Université du Colorado, qui démontrent que les jeux sont l’une des meilleures façons d’apprendre.

Tous les jeux vidéo se caractérisent par l’implication de l’utilisateur. C’est l’essence même de ce divertissement qui se veut participatif et interactif. Pour évoluer, le joueur se déplace dans un univers en deux ou trois dimensions afin d’y réaliser des actions.

 

Des décors pour s’imprégner de situations réelles ou de faits historiques

Différents éléments peuvent donc favoriser la pédagogie. Tout d’abord les décors, qui plongent les utilisateurs dans un monde imaginaire, une situation réelle ou encore une époque historique. Les conflits armés sont, par exemple, un thème très récurrent dans les FPS (First Person Shooter, ou jeu de tir à la première personne, en français). Les célèbres licences Call of Duty, Battlefield, ou Medal of Honor ont notamment illustré les Guerres Mondiales à travers leurs différents opus. Champs de bataille, lieux historiques, personnages emblématiques, cinématiques prenantes… Ces scènes d’époque illustrent les conditions des conflits de 14-18 et de 39-45 et ainsi, aident le joueur à appréhender les événements sous un autre angle.

Les paysages et la scénarisation attisent souvent la curiosité des individus au sujet d’un événement ou d’un temps révolu. La franchise Assassin’s Creed le démontre avec le succès de ses épisodes fortement inspirés et influencés par l’histoire. De nombreux articles font l’éloge des graphismes, notamment pour l’architecture et l’urbanisme qui retranscrivent parfaitement les époques représentées.

L’authenticité des faits se déroulant dans les jeux a également fait couler beaucoup d’encre : histoires vraies ou inventées ?

Pour y voir plus clair, mais aussi pour satisfaire la soif d’apprendre de ses joueurs, Ubisoft a imaginé Discovery Tours : une série de jeux inspirés d’Assassin’s Creed. À travers trois opus, il est possible de visiter l’Egypte ancienne, la Grèce Antique ou encore les contrées scandinaves et anglo-saxonnes au temps des Vikings. Elaborés avec l’aide d’historiens, cette série de jeux a pour but de faire découvrir l’histoire et la vie quotidienne d’un autre temps. Destiné aux élèves, étudiants, enseignants, gamer et même aux non-joueurs, le jeu s’articule comme un véritable musée interactif via les visites guidées ou le libre déplacement de l’utilisateur.

 

Apprendre en pratiquant

L’un des autres grands avantages du jeu vidéo est qu’il favorise une pédagogie active. Contrairement aux modes d’apprentissage classiques, la compréhension passe par l’action. Les joueurs sont soumis à des quêtes, dont ils doivent venir à bout avec les moyens mis à leur disposition. Pour avancer, ces derniers vont devoir réfléchir, chercher et essayer des réponses ou actions.

Sorti en 2021, PowerZ est un jeu français qui se présente comme le « Fortnite de l’éducation ». Destiné aux enfants de 6 à 12 ans, il propose d’apprendre les matières scolaires mais aussi la mythologie, la botanique, la langue des signes ou encore le yoga. À l’instar d’autres jeux vidéo, le joueur créé son personnage qu’il pourra ensuite déplacer librement afin de découvrir l’univers dans lequel il est plongé. Le gameplay (façon de jouer) se déroule dans un monde fantasy et coloré, où vivent des humains, animaux et autres créatures fantastiques ! L’enfant a la possibilité d’interagir avec eux pour être aidé ou pour réaliser des quêtes qui le feront avancer. Les dialogues sont à la fois oraux et écrits pour faciliter la compréhension. Ils présentent volontairement certains mots complexes pour les enfants, répertoriés dans un lexique-grimoire pour enrichir leur vocabulaire.

Quant aux quêtes, le joueur fera face à diverses problématiques : un calcul mental pour ouvrir une porte, un changement d’état de l’eau pour traverser une rivière, etc. Grâce à cet aspect divertissant, l’enfant oublie presque qu’il révise les matières scolaires pour poursuivre l’aventure.

Le plus ? Les parents ont la possibilité de suivre les progrès via l’application reliée au jeu. Ainsi, ils pourront observer les améliorations par matière mais aussi les domaines où l’enfant présente le plus de difficultés. Disponible sur PC, tablette et smartphone, PowerZ est accessible à toutes les bourses (de 0 à 20 euros par mois), selon l’intérêt et l’utilisation qu’on en fait. De quoi permettre à tous les enfants d’apprendre en s’amusant !

 

Les jeux vidéo suscitent davantage d’implication

Depuis quelques années déjà, on évoque l’approche pédagogique des jeux vidéo. Convaincus par leurs bénéfices, certains établissements les intègrent dans le cursus scolaire. Le collège d’Audembron, par exemple, l’utilise pour des cours d’histoire-géographie ou de français. En effet, les professeurs ont remarqué un meilleur investissement de la part des élèves. « Je trouve que c’est plus facile d’apprendre quand on voit ce qu’il se passe » explique un élève tandis qu’un autre ajoute « J’étais plus attentif que pour d’autres cours ».

Le jeu offre toute une série d’interactions qui requiert que le joueur soit immergé pour poursuivre l’aventure. Ce format propose l’apprentissage par la pratique qui, on le sait, est souvent plus efficace pour retenir. À la différence, de l’enseignement classique, les jeux vidéo augmentent l’implication car ils délivrent une expérience agréable en tout ménageant son cerveau. Il peut donc être intéressant à exploiter pour des élèves ayant une perte de motivation ou des difficultés à l’école.

Mais que se passe-t-il lorsque l’utilisateur ne réussit pas un niveau du jeu ? Mort, défaite, perte… sous toutes ses formes, l’ « erreur » constitue elle aussi une étape de l’apprentissage ludique. En effet, l’échec confronte le joueur à ses fautes, mais sans jamais le juger. De même, il n’y a aucune conséquence à perdre : pas de note, pas de regard sur soi. L’individu peut alors lâcher prise et prendre conscience de ce qui n’allait pas avant de recommencer. Il y a moins de réticence à oser et à chercher différentes issues face à un problème.

 

Développer son sens critique

En plus d’assimiler des connaissances pendant la partie, les joueurs acquièrent aussi des savoir-être. Des chercheurs britanniques ont montré que jouer à des jeux de stratégie augmenterait le sens critique et la capacité à prendre des décisions. Menée par la Queen Mary University of London et par l’University College London, l’étude se fonde sur 72 volontaires ayant joué à Starcraft.

Dans ce jeu, le joueur doit gérer des unités de manière individuelle en plus d’un écosystème économique et militaire. Ces derniers développent leur capacité à gérer plusieurs choses à la fois en faisant les choix les plus judicieux dans le but de surpasser l’intelligence artificielle du jeu voire même un autre joueur

 

 

Faire entrer les jeux vidéo dans le processus d’apprentissage fait sens. Leur univers très immersif permet une meilleure assimilation des connaissances. Cela passe par les décors et la construction d’un scénario, ou bien par les différentes quêtes qui vont pousser le joueur dans la réflexion. Dans cet espace virtuel, ce dernier pourra explorer et tester de multiples possibilités sans jamais craindre d’échouer.

Grâce à ses nombreux dispositifs stimulants et interactifs, l’utilisateur prend plaisir à apprendre. Un puissant moteur d’implication qui saura séduire des élèves désintéressés ou présentant des difficultés.

Les jeux vidéo demeurent donc un formidable outil éducatif que tous les établissements scolaires peuvent mettre en place, en cours et à la maison. Avec le déploiement de la fibre optique, le numérique prend désormais place dans les écoles primaires, les collèges et les lycées, encourageant de nouvelles façons d’enseigner. Et quant est-il à la maison ? Encore une fois, la couverture Très Haut Débit permet à tous les Français de jouer et de télécharger des contenus interactifs sans perturber les autres membres de la maison. Et s’il était temps d’apprendre autrement ?

Charlotte B.

 

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